Mickaël (Ouest-France)
Depuis 2013, je n'ai pas bu une goutte d'alcool
Hennebont - 14 Janvier
De gauche à droite : Mickaël Guiguen, Didier LE REZOLLIER , président de l'association, et Yannick HERGUER , le vice-président.
Depuis treize ans à Hennebont, l'association Espoir-amitié développe un remarquable travail sur le front de la lutte contre l'alcoolisme. Mickaël, 42 ans, raconte.
Témoignage
Ils sont plus d'une soixantaine d'adhérents à savoir qu'au moindre problème, si l'un va flancher et rechuter, l'équipe de l'association est là, prête à apporter aussitôt son soutien. « Notre but est de soutenir le malade qui décide d'arrêter de boire. C'est une démarche très difficile. Nous sommes là pour lui dire que nous avons éprouvé les mêmes souffrances, les mêmes échecs. Et qu'il ne sera plus seul, ni unique ni incompris », expliquent Didier Le Rézollier, le président, et Yannick Herguer, l'ancien président. Et de proposer au nouveau venu d'assister à des rencontres, des réunions au cours desquelles on débat sans tabou. « Chaque troisième vendredi du mois, un thème est choisi, tel « l'alcool et les fêtes », « l'alcool et les vacances », « l'alcool et la famille » etc. ». La famille est, bien sûr, intégrée à la démarche, en particulier une aide morale pour l'aider à comprendre la maladie.
« Ça permettait de vaincre ma timidité »
Michaël est entrée à l'association, il y a un an et demi. « Dans la boîte où je travaillais, mon patron m'avait fortement conseillé une cure, si je voulais rester salarié de l'entreprise de menuiserie. J'ai alors passé trois semaines à l'hôpital Calmette. Et c'est ensuite que j'ai rejoint l'association. »
À 42 ans, très dépendant d'une forte consommation d'alcool, depuis des années. « Il y a eu l'armée, puis les bouteilles sur le chantier, dans le bâtiment. Et puis, les sorties avec les copains, le week-end... » Pourquoi cet engrenage ? « Ça permettait de vaincre ma timidité. Et, au travail, cela me donnait de l'assurance. » Il a dû remonter la pente mais a tenu bon. « Depuis mai 2013, je n'ai pas bu une goutte d'alcool ! affirme-t-il avec fierté. Les six premiers mois, ça a été très dur. Quand on est seul, il faut être costaud et trouver des appuis, comme auprès des copains de l'association. » Cela a changé sa vie mais dans le bon sens : « Certains m'ont alors laissé tomber. J'ai fait le tri moi-même et c'est là qu'on voit les vrais copains. » Michaël est assidu à toutes les réunions. Vendredi, à la prochaine assemblée générale, il lui sera proposé d'entrer au bureau. Une responsabilité qui l'honore. À son tour, il va pouvoir donner le coup de pouce à ceux qui en ont besoin.
Vendredi 16 janvier, à 20 h 30, à Saint-Gilles, assemblée générale. Permanence, tous les vendredis soir, à la maison pour tous, de 18 h à 19 h, et réunion à thème, chaque 3e vendredi du mois, à 20 h 30. Contact : 06 88 48 40 27.