Marie-Lou
Marie-Lou 63 ans
Je suis née dans une famille modeste , Maman restait à la maison , Papa était entrepreneur de travaux agricoles , un métier très dur , il voyait beaucoup de monde et forcement sa consommation d'alcool était devenue courante .
Souvent il n'était pas dans son état normal lorsqu'il rentrait.
Je ne voulais pas faire d'études et j'ai préférée entrer directement dans la vie active .Je travaillais dans un magasin d'électroménager lorsque j'ai rencontré mon Mari.
J'avais 19 ans quand je me suis mariée .
J'étais heureuse et pourtant avec le temps il fallait se rendre à l'évidence , nous ne pouvions pas avoir d'enfants et cela était terrible pour nous .
Dans ces années-là , je subis une intervention chirurgicale
« l'ablation d'un rein « ce qui me rendit plus fragile .
Et c'est là que Belle Maman me proposas un verre de vin ;
pour me requinquer me disait -elle ; et c'était la première fois que je goutais à l'alcool , d'ailleurs je ne l'ai pas apprécié ce verre .
Quelques années plus tard je faisais des heures de ménage chez mon médecin , il me proposas d'accueillir 3 filles de la Ddass âgées de 2 à 8 ans ; 3 sœurs ;
étant assistante maternelle , j'acceptai volontiers ,,,
Au bout de huit années de bonheur , brutalement leur maman vint les récupérées et là , le vide , mon Mari travaillait , et je me retrouvais toute seule , et tout s'enchaina , je deviens dépressive .
Ces problèmes de santé et le décès brutal de mon père n'arrangea pas notre couple et le moral .
Etant seule la journée, j'avais beaucoup moins d’activité, je n'étais pas obligée de préparer le déjeuner et c'est là que j'ai commencé à manger dans un verre, comme on dit,
De jour en jour, le nombre de verres augmentais ; les occasions aussi et je ne vous raconte pas toutes les conséquences que cela a eu pour moi, ce serait trop long .
Cependant , je vais vous raconter ma dernière chute de barrique . C'était le 17 novembre 1993, après avoir bu des kirs et des Ricard tout au long de la journée, en allant au toilettes, je suis tombée de tout mon poids dans le hall, j’étais parait-il dans un coma étylique.
Mon Mari paniqué à la vue du sang téléphona aux pompiers ils m'envoyèrent aux urgences de l'hôpital Bodélio , je suis restée une nuit.
Le lendemain , avec ma famille et mon Mari , nous avons rencontré le psychologue de l'unité LEGO , et là je pris la décision de m'en sortir . Je suis restée trois semaines dans ce service sans que la cure ne soit trop difficile .
Pendant le sevrage , par honte d'en être arrivée là , je mentais aux amis qui venait me voir, je leurs disait que je faisais un bilan de santé . C'est à ce moment là que je me suis rendue compte que je faisais du mal autour de moi et que ma santé en prenait un coup .
A la suite de cette cure, ne me sentant pas assez forte, j’avais décidé d'adhérer à une association ; je connaissais Roger de Lorient ; c'était mon boucher.
Je suis sortie de l'hôpital le 9 décembre 1993 et le lendemain j'assistais à ma première permanence.
Quelques années plus tard ,au restaurant avec ma voisine je me suis ré-alcoolisée avec du rosé .
Et tout les jeudis pendant 3 semaines ce fut comme ça .
Mais me rappelant les galères du passé, je me suis ressaisit assez tôt et eu un entretien avec le Docteur Stéphant.
J'ai continuée et je continue toujours les réunions et sans elles je ne sais pas où je serais maintenant.
Aujourd’hui, je me sens bien dans ma tête et dans mon corps et j'ai envie de croquer la vie à pleine dents car elle vaut le coup d'être vécue.
Aujourd’hui, je tiens à remercier l'association Espoir Amitié
Vous tous qui savent m'écouter sans me juger.
Marie-Lou