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Gilles (Ouest-France)

Je suis fier de gagner mon combat contre l'alcool » - Hennebont

Vendredi 25 janvier 2013

Gilles

 

Gilles LE DIMIET, 58 ans, membre d'Espoir-amitié, n'a pas consommé une goutte d'alcool depuis près de cinq ans. Très fier, il témoigne ici, en souhaitant que son exemple puisse apporter à d'autres.

Témoignage

Comment cette addiction à l'alcool est-elle arrivée ?

J'ai eu une enfance difficile, mais cela ne m'a pas donné le droit de me mettre à l'alcool. À 17 ans, j'ai quitté la maison et j'ai été embauché dans une entreprise comme manœuvre. C'est un travail d'équipe et, au fil du temps, on prend des habitudes comme de boire un coup à des heures différentes. Le temps passe et les coups à boire deviennent de plus en plus fréquents. À tel point que, le soir, après la journée, il fallait encore s'arrêter au bistrot. C'était devenu une habitude. Ça prenait des proportions de plus en plus grandes au point de ne plus pouvoir m'en passer (1). Il me fallait ça pour être bien. Sinon, je me sentais faible, avec des vertiges.

Et cela vous a causé des ennuis...

J'ai continué pendant des années, mais ça commençait à se remarquer. Je me cachais pour boire. Et, comme je suis chauffeur d'engins, l'accident pouvait surgir à tout moment. J'ai d'abord reçu une lettre d'avertissement. Et puis, comme je continuais, ce fut une seconde lettre et une mise à pied. Passée la mise à pied, j'ai repris mon poste, tout en buvant encore. Là, le directeur de l'agence m'a menacé du licenciement, en me proposant une solution : si j'acceptais de me faire soigner, il me reprendrait.

Vous avez alors saisi la chance ?

J'ai eu le bon déclic de consulter mon médecin. J'ai réagi aussi pour mon couple, ma fille, mon beau-fils et ma petite fille. Je les sentais s'éloigner de moi. Et, de me faire soigner, ça a tout changé, ils m'ont tout de suite épaulé.

Vous avez tenu bon ?

À l'hôpital Calmette, la cure a été très difficile. Le manque d'alcool est une chose incroyable et abominable. Il faut y passer pour s'en rendre compte. Trois semaines de soins, ça m'a paru insuffisant. J'ai, en effet, repris le travail mais, petit à petit, je me suis ré alcoolisé. Et de plus en plus. « Non ! Tu ne vas pas remettre ça ! » me suis-je dit. Mon docteur m'a redonné le médicament que j'avais reçu à l'hôpital. J'ai lutté, jour après jour ; je sentais que je pouvais vivre sans. Alors, j'ai intégré Espoir-amitié, une association qui m'a aidé et qui m'aide encore (Lire ci-dessous). C'est grâce à tout ce monde que j'ai retrouvé les idées claires et la force de renoncer à ce poison. Et j'en suis très fier car cela fait quatre ans et demi que je suis abstinent.

(1) Surtout du rosé, jusqu'à quatre bouteilles par jour. Sans compter les bières.

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