Didier (Ouest-France )

Espoir-amitié m'a aidé à sortir de l'alcool 

Lorient  19/01/2014 

Didier Le REZOLLIER (au centre de la photo). À gauche, Joël LUCAS, membre de l'association et Jo LANCELOT, le trésorier. À sa droite, Yannick HERGUER, le président. | 

Didier Le REZOLLIER, 56 ans, de Languidic, chauffeur routier, raconte son combat contre l'alcoolisme.

 « L'alcool a toujours fait partie de ma vie. Je ne voulais pas voir la vérité en face. Je savais que je consommais beaucoup trop. Surtout le week-end. Pas moyen de m'arrêter. Je risquais de perdre mon permis de conduire à tout moment et pourtant, je continuais. Un jour, ce fut le clash. Un abus de médicaments et d'alcool m'a amené droit à l'hôpital. Ce fut un déclic. Quand je suis sorti, j'ai contacté Guy Le Roux, alors président d'Espoir-amitié. Il est venu me voir tout de suite et m'a invité à venir à l'association. Pas facile de faire le premier pas vers les autres. Mais, j'y ai été reçu comme un ami. C'était le début d'une nouvelle vie.

« Que d'années perdues »

Pendant quatre mois, j'ai été suivi par un médecin alcoologue, à Bodélio. J'ai repris le travail et réappris à manger au restaurant en ne buvant que de l'eau. Des collègues essayaient quand même de me persuader qu'un verre ou deux, ça ne me ferait pas de mal. Ça m'a motivé encore plus à tenir le coup.

De semaine en semaine, je me rendais compte du mal que j'avais pu faire. Que d'années perdues à faire du mal à ma famille ! Ma femme m'a accompagné à la réunion mensuelle, j'étais heureux et j'ai compris pour de bon que c'était la seule voie à suivre. Au troisième mois d'abstinence, le président m'a donné ma carte de membre actif. J'ai pris ça comme une récompense. Et puis, un jour, on m'a demandé de représenter l'association à l'hôpital Calmette. C'était la plus grande marque de confiance qu'on pouvait me donner.

« De nouveaux amis »

Ça va faire dix ans que je ne bois plus. Je suis fier d'être dans l'association. Je m'y suis fait de nouveaux amis car, bizarrement, certains collègues ou amis ont fait comme l'alcool, ils se sont évaporés !

Si j'ai un conseil à donner, c'est de ne pas attendre d'être au fond du trou. Maintenant, je vis une abstinence heureuse, ce qui ne m'empêche pas de bien recevoir mes amis. »